Découvrez ici la restauration d’une 911 de 1966 en bien plus mauvais état qu’on le pensait. Un très long chemin pour délivrer une voiture neuve avec quelques éléments intérieurs dans leur jus. Dans sa couleur d’origine Slate Grey 6601.

A son arrivée, elle avait l’air fatigué mais pas dans un état trop grave. On pouvait voir quelques cloques de rouille aux endroits habituels, des alignements pas parfaits, et pas mal de Blaxon noir sur les parties non peintes. Le tournevis rentre quand même à pas mal d’endroits sans trop d’effort. Son propriétaire souhaitant refaire la peinture et la restauration de sa coque digne de ce nom, nous décidons de faire un décapage chimique et une cataphorèse pour avoir une situation nette.

Le retour de cataphorèse fut comme une douche froide, on constate de la dentelle à n’en plus finir, pas de gros chocs mais des réparations anciennes trop grossières, les photos parlent d’elles même.

Le pire, venant du plancher qui a été changé en coupant tous les bords d’accostage et remis en place avec des cornières. On a évalué à environ 350 heures le temps nécessaire pour recréer juste les bords d’accostage du plancher…. Devant la situation de cette coque, le plus économique est de repartir sur une coque moins pourrie et moins « réparée », si toutefois on arrive à en trouver une.

Le point faible des 911 classic étant leur addiction à la rouille, nous finissons par trouver une coque de 1967 moins gravement pourrie qui nous servira de base de reconstruction. Nous allons reprendre tous les petits détails pour conserver à 100% l’authenticité de notre modèle 66. comme la planche de bord, la colonne de direction, les fixations du Webasto, etc.

Les parties supérieures des passages de roue où sont fixées les ailes avant sont souvent rouillées, ici nous les avons remplacées par ceux de la coque d’origine en bon état. Le plancher complet sera changé à neuf, mais ici les bords d’accostage sont nickel !

Les longerons avant seront refaits des deux cotés, ici un exemple de fabrication d’une partie extérieure de longeron plus disponible.

Les deux parties intérieures des longerons sont disponibles mais pas pour l’année 66, nous devons donc modifier la forme des longerons avant de les ajuster et de les souder.

Les coins inférieurs des passages de roue vers les bas de caisse sont souvent percés, ici nous fabriquons deux pièces pour remplacer les zones rouillées.

Les points d’ancrage des suspensions arrière sont aussi souvent rouillés, on ne voit en général qu’une toute petite partie rouillée à l’extérieur, mais les trois tôles de renfort à l’intérieur sont presque toujours très rouillées. Ici nous les remplaçons jusqu’à la tôle saine, ce qui va permettre de recréer l’accostage du plancher en partie arrière. Cette zone de la coque encaisse beaucoup d’effort, c’est important qu’elle soit en état pour la rigidité de la coque. Pareil pour les bas de caisse des deux cotés que nous remettons à neuf, ils contribuent fortement à la rigidité de la coque.

Le plancher neuf est soudé comme d’origine. La gorge qui reçoit le joint de capot devant la baie de pare-brise est percée par la rouille. Nous découpons la zone endommagée et fabriquons une pièce de substitution.

Les parties inférieures des montants de pare-brise sont rouillées, nous les découpons et fabriquons des pièces de forme pour les remplacer. Nous remplaçons le haut de la planche de bord et la soudons comme d’origine. Les pieds de porte neufs sont ajustés et soudés des deux cotés.

Les ailes arrière neuves et les seuils de porte sont ajustés et soudés. Les portières sont réparées et ajustées. Les ailes avant neuves sont ajustées et posées.

Les capots et les pare-chocs sont réparés et ajustés. Ensuite les finitions d’ajustement de tous les éléments sont réalisées avec de l’étain uniquement. La coque et ses éléments sont soigneusement poncés et dégraissés avant de passer en apprêt époxy.

Les parties peintes sont recouvertes d’un apprêt polyester qui sera poncé pour retirer les derniers défauts de planéité. Ensuite un apprêt de finition teinté sera appliqué et poncé pour retirer les micro-rayures.

L’anti-gravillon noir est appliqué avec soin dans les zones d’origine, sans surépaisseurs, les points de soudure doivent rester parfaitement visibles.

La peinture en brillant direct solvantée est appliquée en deux couches sur la coque et sur les éléments.
Toutes les pièces des trains roulants ont été sablées, chromatées puis une peinture époxy cuite au four est appliquée.

Les trains roulants sont remontés avec des roulements neufs, des rotules et silentblocs neufs, amortisseurs neufs, disques et plaquettes neufs, maître-cylindre et tuyauteries neufs…

Les pièces chromées n’étaient plus très belles, nous avons tout démonté pour faire faire le chromage. Ensuite vient le jeu de patience pour assembler l’ensemble des guides et poignées comme d’origine avec rivets et joints neufs.

Les mécanismes de lève-vitre et d’ouverture des portes ont été révisés. Le système de ventilation d’air frais aussi. Le pédalier à été refait à neuf.

Le système de levier de vitesse et de frein à main sont aussi refaits à neuf.

Le faisceau électrique à été révisé, reconditionné et positionné comme d’origine. Le réservoir d’essence est neuf, les durites et la pompe à essence aussi.

L’insonorisant goudronné est collé comme d’origine. L’insonorisant matelassé comme d’origine est découpé sur place et collé comme d’origine. Les moquettes sont neuves. Le simili des panneaux latéraux et de la plage arrière est neuf.

Le simili des protecteurs de genoux est neuf, comme la façade en inox. Le simili de la planche de bord est d’époque, nous avons réussi à le décoller sans le casser pour changer les mousses inférieures et le recoller. Le résultat est top !
Nous avons réparé les bouches de soufflage d’air chaud sur la vitre arrière et les avons peintes dans leur couleur d’origine. Le ciel de toit est neuf. La bâche à huile a été réparée et peinte en époxy.

Le moteur a été entièrement démonté, nettoyé et après une bonne séance de métrologie nous avons pu procéder à sa remise en état. Nous avons changé tous les coussinets, tous les joints, la pompe à huile, l’arbre intermédiaire, les chaînes de distribution, les bagues de bielle. Les cylindres ont été réalésés et avons monté des pistons Mahlé en cote réparation. Les soupapes et les guides sont neufs.

Le volant moteur et l’embrayage sont neufs. Les carburateur Weber ont été entièrement démontés, déplombés, nettoyés aux ultrasons et remontés. La visserie et les cornets ont été chromatés. La ligne d’échappement est neuve. La boîte de vitesse est aussi refaite à neuf, synchros, roulements et joints sont neufs.

Les premières combustions ont eu lieu en présence du propriétaire, qui nous faisait l’honneur de sa première visite à cette occasion. Vient ensuite le premier plein d’essence et la longue période de roulage pour déceler toutes les anomalies.

980 kilomètres plus tard, elle est enfin prête à être livrée. Les derniers détails de finition vont pouvoir être réalisés.

Les similis des sièges avant et arrière sont conservés. Les mousses internes sont changées. Les panneaux de porte sont neufs. Les accoudoirs et les dessus des panneaux sont d’époque.

Deux ceintures de sécurité trois points sont installées. Une trousse à outils d’époque et un cric Bilstein sont également fournis.

911 française, vendue par Sonauto en juillet 1966. Elle retrouve alors ses phares jaunes et sa plaque Sonauto sur le capot moteur.

Kilométrage : km – Année : 07/1966 – Prix :