Découvrez ici la restauration d’une 911, la plus malade qu’on ait eue à traiter à ce jour. Sa carrosserie était fortement rongée par la rouille et par les réparations antérieures. L’intérieur était irrécupérable et les trains roulants gravement rouillés. Sa transmission et son moteur étaient en état d’usage normal à l’intérieur… pas comme à l’extérieur.
Cette voiture est arrivée à l’atelier après une longue période d’immobilisation. Elle avait été modifiée en modèle G et des traces d’accident restent visibles. Sans hésiter, nous avons commencé par un démontage complet.
La coque est entièrement déshabillée pour partir en décapage chimique et en dérouillage chimique.
La peinture noire est un traitement antirouille appelé cataphorèse, il permet de protéger ce qui reste des tôles nues contre la rouille.
Découverte des dégâts de la rouille et des réparations antérieures. C’est à ce niveau qu’on prend conscience de l’état de la carrosserie et qu’on peut faire le bilan des pièces principales à changer.
La liste des pièces à changer est longue: plancher complet, quatre passages de roue, quatre ailes, deux panneaux de porte, capot avant, longerons avant et arrière, face avant, bas de caisse…
Les éléments de tôlerie disponibles sont approvisionnés avant de commencer à découper.
La coque est posée sur le marbre, la dépose des éléments endommagés va pouvoir commencer.
On commence toujours par le plancher et le tube transversal arrière. Le tube transversal n’étant pas disponible en pièce de remplacement on va ressusciter un autre tube, celui-ci étant trop rouillé.
Ensuite on continue par la reconstruction des points de fixation des bras de roue arrière.
Cette partie de la coque est toujours rouillée, les kits de réparation permettent de ne pas partir de zéro pour réparer.
C’est ensuite le tour de la partie basse de la cloison arrière qui est perforée, elle va être réparée à partir d’une tôle plate et un peu de savoir-faire. On va aussi reconstruire les deux renforts spécifiques aux Targa et les souder en même temps que le plancher.
On s’attaque ensuite aux deux bas des passages de roue avant qui ont quasi disparu. On va utiliser des pièces de réparation.
A ce stade on a réparé toutes les zones d’accostage pour pouvoir souder le plancher neuf qu’on positionne sur le marbre. Il deviendra notre nouvelle référence pour continuer les réparations.
La cellule avant présente de fortes traces d’accident et beaucoup de corrosion perforante, on va déposer toute la cellule avant et ne conserver que les chapelles d’amortisseurs et la tôle supérieure de coffre.
Les éléments restants sont réparés, les bords d’accostage sont préparés pour avoir une bonne surface d’arrimage et de soudage des éléments neufs.
La face avant, les longerons avant et la tôle de support du réservoir d’essence sont ajustés et soudés en position.
C’est au tour de la cellule arrière d’être traitée, on va changer les deux passages de roue arrière.
Les parties intérieures des longerons arrière sont réparées et les bords d’accostage sont remis en état. La traverse arrière est changée, elle aussi sur le marbre.
Les bas de caisse et les longerons arrière sont pré-assemblés et ajustés en bloc.
Les renforts spécifiques aux Targa à l’arrière sont remplacés. Les parties rouillées de l’arceau sont remplacées par des pièces formées à la main.
La traverse au-dessus du capot moteur est ajustée, préparée et soudée en position comme d’origine.
Tous les éléments ( portières, ailes, capots et pare-chocs ) sont montés avec les joints, les serrures, les vérins pour parfaire l’ajustage des jeux de chacun d’entre eux.
Tous les jeux et toutes les finitions sont réalisés avec de l’étain, comme d’origine.
Ensuite les éléments sont déposés et le ponçage de chaque surface est fait pour recevoir l’apprêt époxy.
Application de l’apprêt époxy qui va servir de protection contre la rouille et d’accroche pour les couches suivantes.
Application de l’apprêt polyester, ponçage et application de l’apprêt de finition.
Application de l’anti-gravillon teinté dans la masse.
Mise en peinture de chaque élément séparément.
Coque et éléments peints.
Mise en noir de certaines zones.
En parallèle, on s’attaque à la restauration du moteur.
Démontage complet, nettoyage et métrologie. Sablage des tôleries moteur.
Changement des guides de soupape, réparation de filetages et reprise des surfaces des culasses.
Changement des bagues de bielles, des coussinets, de la pompe à huile, de l’arbre intermédiaire…. et début du remontage.
Remise en état des supports d’arbres à cames. Chromatation de la visserie. Remontage des soupapes.
Chromatation des tôleries moteur. Remontage des soupapes neuves, des cylindres et pistons neufs.
Assemblage bas moteur et calage de la distribution.
Habillage moteur.
Montage des périphériques moteur.
Restauration des carburateurs et des pipes d’admission.
Moteur prêt à être monté dans la voiture. On va passer à la restauration de la boîte de vitesse.
Découverte d’une fissure sur le nez de carter, on va devoir le remplacer, heureusement un modèle neuf est encore disponible.
Roulements, plaques de maintien et synchros sont bien malades. On va devoir changer tout ça pour remettre en route cette transmission.
Les trains roulants ne sont pas épargnés par la rouille. Les triangles sont perforés, même pas besoin de les sabler, on va simplement les changer. Toutes les autres pièces sont sablées.
Toutes les pièces métalliques sont chromatées puis une peinture époxy est appliquée et cuite au four.
Remontage des trains roulants avec des silentblocs neufs, roulements neufs, amortisseurs neufs… tout à neuf.
Le pédalier subit le même traitement.
Montage des trains roulants sur la coque.
Montage du circuit de freinage.
Réparation du faisceau électrique puis montage.
Restauration de la platine d’allumage.
Mise en place des différentes isolations, comme d’origine.
Montage du circuit d’essence. Restauration du toit souple pliable.
On change toutes les toiles et les similis du toit souple. Sa structure en aluminium est aussi remise en état.
Montage des compteurs et des équipements du tableau de bord qui ont préalablement été remis en état.
Les moquettes sont collées. Les systèmes de chauffage et d’air frais sont remis en état et installés dans la voiture. Le système des essuie-glaces est révisé et remonté en place.
Le groupe moteur-boite est installé dans la voiture. Les vitres sont aussi remontées.
L’arceau inox est remis à neuf et installé dans la voiture. Les feux, baguettes, lettrages et grilles sont installés.
La 911 est prête pour ses premiers tours de roue.
L’intérieur est terminé.
Après environ 1000 km de tests, tous les réglages sont réalisés pour qu’il n’y ait pas de bruits d’air, d’infiltrations d’eau et de vibrations. Toutes les vérifications sont faites.
Avant la livraison une cire de protection est appliquée sous toute la coque.
Kilométrage : 962 km – Année : 1971 – Prix : Voiture Client